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Articles

Homélie pour le 6e dimanche "per annum"

 Malheur aux riches… Malheur à ceux qui sont repus… Malheur à ceux qui rient et à ceux de qui l’on dit du bien… Quel programme ! Ces quelques lignes de l’évangile – parole de Dieu – dont nous venons de faire la lecture, ont de quoi nous surprendre. Comment comprendre le sens de ces malédictions, qui semblent prendre le contrepoint de tout ce qui fait pourtant les petites joies de la vie, il faut bien le dire : une certaine prospérité matérielle, une bonne réputation, etc. En réalité, il faut plutôt voir là non pas tellement des malédictions, mais plutôt une grande invitation, invitation qui nous est adressée pour méditer sur ce qui doit faire la vraie joie de notre vie. On peut définir la joie comme une émotion vive et agréable – c’est du moins ainsi que la définit le dictionnaire de l’Académie française. Une émotion, c’est-à-dire – étymologiquement – quelque chose qui nous porte au mouvement, au moins intérieur. Une émotion, c’est une résonnance affective qui nous nous travaille, ...
Articles récents

Homélie pour le 2e dimanche "per annum" : « Faire de nous une éternelle offrande à Ta gloire »

 « Épiphanie » est un mot tiré du grec qui signifie « manifestation », nous avons eu l’occasion de méditer sur ce sujet il y a deux semaines déjà, en célébrant la venue des Mages à la crèche, saisis par la lumière du Christ. Avec les Mages, ce sont toutes les nations qui viennent adorer Jésus, comme le rappelle l’antienne d’ouverture de cette messe : « toute la terre se prosterne devant toi, Dieu très haut ». Mais la manifestation du Sauveur à notre monde ne se résume pas à la venue des Mages à la crèche, elle se déploie autour de deux autres mystères : le mystère du baptême de Jésus, que nous avons célébré la semaine dernière – lorsqu’une voix se fit entendre depuis les cieux sur lui, disant « Toi, tu es mon Fils bien-aimé » – et le mystère des noces de Cana, que nous fêtons ce dimanche. Nous lisons, en effet, à la fin de l’évangile, que Jésus « manifesta [ainsi] sa gloire, et ses disciples crurent en lui ». Avec le mystère dont nous faisons mémoire ce dimanche s’achève la geste d...

Homélie pour le saint jour de l'Épiphanie du Seigneur

 Le mot « épiphanie » est tiré du grec « ἐπιφάνεια », qui signifie « manifestation ». Ce mot est lui-même tiré du verbe « φαίνω », qui signifie dans son sens premier : « faire briller ». « Jérusalem, resplendis ! – Clame le prophète Isaïe – Elle est venue, ta lumière, et la gloire du Seigneur s’est levée sur toi ». La lumière dont il est question, c’est celle qui a transpercé l’obscurité de la nuit de Noël, et dont parlait saint Jean dans le prologue de son évangile, que nous avons lu le jour de la Nativité : « la lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée ». Cette lumière, c’est le Christ lui-même, venu dans l’obscurité d’un monde blessé par le péché, afin de s’y manifester. Cette lumière, chrétiens, nous avons été invités à la contempler par les célébrations de la Nativité de Jésus, alors qu’elle nous avait déjà été donnée. La lumière du Christ, en effet, nous a été donnée au jour de notre baptême, et elle nous a été donnée de deux façons. Tout d’abord...

Homélie pour la fête de la Sainte-Famille

 L’antienne d’ouverture de la messe de ce dimanche replace sous nos yeux l’une des scènes offertes à notre méditation à Noël : « Les bergers vinrent et découvrirent Marie et Joseph, avec le nouveau-né ». Et bien entendu, à Noël, nous avons longuement contemplé cette figure de l’Enfant Jésus, couché dans la mangeoire : « Qu’il est beau, qu’il est charmant – avons-nous chanté – Ah, que ces grâces sont parfaites, qu’il est doux ce divin enfant ». La crèche qui l’entoure, ainsi que ses occupants, nous semblaient alors une évidence. Il faut dire que nous les contemplions depuis le début de l’Avent, la grande nouveauté de la nuit de Noël, c’est la venue du Fils de Dieu parmi les hommes. Toutefois, ce dimanche, les textes de la liturgie nous invitent à porter notre regard, non seulement sur l’Enfant Jésus, qui grandit en sagesse, en taille et en grâce, mais encore sur ceux qui l’entourent. Jésus ne naquit pas absolument, au milieu de rien ; il vint au monde au sein d’une famille, entouré ...

Homélie pour le saint jour de Noël : « Afin de rendre témoignage à la Lumière »

 Voilà que cette nuit a éclaté dans l’obscurité du monde une lumière qui nous illumine et nous réchauffe. « Seigneur – c’est la prière d’ouverture de la messe de cette nuit – tu as fait resplendir cette nuit très sainte des clartés de la vraie lumière ». « Tu as fais resplendir cette nuit très sainte ». La nuit, en elle-même – et surtout les nuits de ces derniers jours, agitées par le mistral – évoque plutôt le froid, l’obscurité, la solitude. C’était d’ailleurs la réalité de la nuit qui vit naître le Christ : une nuit au cours de laquelle Marie et Joseph étaient sans logis, au point que, dans leur détresse, ils ne trouvèrent refuge que dans une crèche. Rien à voir avec le cocon douillet que l’on se représente souvent ; rien à voir, a priori, avec un écrin de sainteté. Pourquoi alors, parler d’une nuit sainte, comme nous l’avons fait ? La nuit, en réalité, cette nuit, n’est rendue sainte que par la lumière dont elle fut remplie. « Tu as fait resplendir cette nuit très sainte des cl...

Homélie pour le 4e dimanche de l'Avent (C) : « Voici, je viens »

 C’est le moment des annonces ! L’annonce, en effet, est le thème qui ressort de la plupart des textes de l’Écriture sainte que nous lisons ce dimanche. La première lecture, tirée du livre du prophète Michée, annonce la naissance du Sauveur à Bethléem ; l’antienne d’ouverture de cette messe ainsi que l’antienne de communion, toutes les deux citant le prophète Isaïe, lui font écho : « cieux, distillez votre rosée », « que descende le Juste », « voici que la Vierge concevra, elle enfantera un fils ». La prière d’ouverture de la messe de ce dimanche évoque l’annonce à Marie par l’archange Gabriel de la naissance de Jésus : « Seigneur, par le message de l’ange, tu nous as fait connaître l’incarnation de ton Fils bien-aimé ». Le verset de l’alléluia, avant l’évangile, quant à lui, rappelle la réponse de Marie à l’ange : « voici la servante du Seigneur, que tout m’advienne selon ta parole ». Et alors que, en effet, nous nous apprêtons à célébrer dans quelques jours la naissance de Jésus,...

Homélie pour le 3e dimanche de l'Avent (C) : « Exultant de joie, vous puiserez les eaux aux sources du salut »

 « Soyez toujours dans la joie ! Je le redis : soyez dans la joie, car le Seigneur est proche. » Ces paroles de l’apôtre Paul aux Philippiens, faisant écho à celles du prophète Sophonie et qui sont reprises par la liturgie pour constituer l’antienne d’ouverture de cette messe, nous donnent l’esprit qui doit nous animer ce dimanche et, pour bien entrer dans cet esprit, il faut comprendre quelle joie doit être la nôtre alors que la moitié du chemin de l’Avent semble parcourue. « Soyez dans la joie car le Seigneur est proche ». Faut-il simplement comprendre par là que la fête de Noël se rapproche ? Le Seigneur se rapproche-t-il de nous de façon proportionnelle à la progression des jours dans le temps de l’Avent, selon un plan parfaitement bien rodé depuis deux mille ans qui le fait arriver très exactement à nous, chaque année, le 25 décembre ? Mais alors, est-ce à dire qu’il s’éloigne ensuite, pour revenir l’année prochaine ? En réalité, saint Paul ne dit pas : « soyez dans la joie ca...