Ce dimanche-là, comme les fidèles de Solliès-Pont parlaient des marbres splendides qui ornent le chœur de leur église, comme les fidèles de Solliès-Toucas parlaient des belles pierres apparentes qui ornent leur église toute neuve, et des ex-voto qui bientôt retrouveront leur place sur les murs, Jésus leur déclara que ce qu’ils contemplaient, des jours viendront où il n’en restera pas pierre sur pierre, et où tout sera détruit. Voilà que nous nous donnons tant de peine pour édifier et entretenir cette maison afin d’en faire un temple à la gloire de Dieu, et que le christ nous annonce que cet édifice doit disparaitre. Est-ce alors en vain que nous œuvrons ? Et bien non, ce n’est pas en vain, mais c’est quelque chose de plus grand que nous édifions, et c’est l’enseignement de l’évangile de ce dimanche. En cette fin d’année, la liturgie nous offre souvent l’occasion de méditer sur ce que sont les lieux saints, avec les fêtes des dédicaces : dédicace de nos églises, dédicace de la cath...
Nous célébrons ce dimanche l’anniversaire de la dédicace de l’archibasilique du Latran, à Rome, placée sous le vocable du Très-Saint-Sauveur et aussi des saints Jean-Baptiste et Jean l’évangéliste ; et il peut être bon de nous demander ce matin ce qu’a cette église de si particulier, qui fait que l’Église universelle en célèbre ce dimanche la dédicace, car – que je sache – les romains, eux, ne célèbrent pas, le 23 décembre, la dédicace de l’église Saint-Jean-Baptiste de Solliès-Pont. Sur le fronton de la façade orientale de la basilique, sous le titre de sa dédicace, est indiquée la mention suivante : « omium urbis et orbis ecclesiarum mater et caput – de toutes les églises de la ville (de Rome) et du monde, la mère et la tête ». La basilique du Latran, en effet, se présente comme la première église du monde en dignité, et elle l’est réellement à deux titres. Par l’âge, tout d’abord, car c’est à son emplacement que, dès la fin de la persécution des chrétiens par l’empire romain, a...