Dans l’une des salles d’apparat du Palais apostolique du Vatican se trouve l’une des œuvres les plus connues de la Renaissance italienne : une fresque monumentale intitulée « L’école d’Athènes », peinte par Raphaël au tout début du XVIe siècle. Le peintre y met en scène les plus grands savants de la Grèce antique au sein d’un temple imaginaire à ciel ouvert. À gauche : Socrate semble en plein débat avec Xénophon. Au bas des marches, Épicure, couronné de feuilles de vigne et appuyé sur le socle d’une colonne, semble prendre des notes, de même que Pythagore, accroupi non loin de là ; et Empédocle en profite pour regarder ce qu’il écrit, par-dessus son épaule. Au premier plan : Héraclite, immobile, médite probablement sur le mouvement. À droite : Archimède semble poursuivre pour l’éternité la leçon de géométrie qu’un soldat romain trop zélé avait eu l’outrecuidance d’interrompre par un coup de glaive dix-sept siècles plus tôt. Au centre de la peinture, marchant vers le spectateur, conver
Le passage de l’évangile dont nous faisons la lecture ce dimanche nous invite à méditer sur la notion de service et, plus précisément, sur la façon dont le service se doit concevoir dans l’Église. Mis en perspective avec les deux premières lectures, en effet, l’évangile nous donne à comprendre que le service ecclésial est indissociable du kérygme, c’est-à-dire de la proclamation de notre salut par le sacrifice de Jésus. L’Ancien testament regorge de prophéties annonçant la venue dans le monde d’un sauveur : sauveur du peuple d’Israël, mais aussi sauveur personnel de chaque homme, qui sera, grâce à lui, délivré du joug du péché. Isaïe, dont l’une des prophéties constitue la première lecture de la messe de ce dimanche, annonce quelque chose de très particulier au sujet du Messie : il en parle comme d’un serviteur souffrant. L’envoyé de Dieu, dit-il, sera broyé par la souffrance, il remettra sa vie en sacrifice ; il se chargera de la faute des hommes mais, par ses tourments, la lumière s