À la source de tout raisonnement, il y a une interrogation primordiale : une question qui nous empêche de dormir. La question qui est offerte ce dimanche à notre méditation nous est posée par le psalmiste : « Je lève les yeux vers les montagnes, d’où le secours me viendra-t-il ? ». Ces montagnes, ce sont les difficultés qui nous entourent, et qui passent parfois pour des barrières infranchissables. En les regardant, en levant les yeux vers elles car elles semblent nous dépasser et excéder nos forces, notre cœur découragé se fait alors l’écho de cette plainte : « d’où le secours me viendra-t-il ? ». Le psalmiste apporte immédiatement la réponse : « le secours me viendra du Seigneur qui a fait et ciel et la terre ». Évidemment, nous n’attendions rien d’autre ; toute réponse différente, dans la Bible, nous aurait semblé très incongrue. Cependant, dans la réalité de notre vie quotidienne, la réponse ne semble pas toujours aller de soi ; nous préférons parfois, en effet, nous tourner v...
C’est par un appel déchirant que s’ouvrent les lectures offertes à notre méditation ce dimanche : « combien de temps, Seigneur, vais-je appeler ; combien de temps vais-je crier vers toi sans que tu entendes ? Combien de temps vais-je rester empêtré dans le mal et la misère ? ». Le prophète Habacuc, qui s’adresse ainsi à Dieu, a vécu au début du VIe siècle avant Jésus-Christ, au temps de la conquête de Jérusalem par les assyriens, puis de la déportation des juifs vers Babylone, d’où le pillage et la violence, la dispute et la discorde qui se déchaînent, selon les propres mots du prophète. Cette plainte qu’il fait monter vers Dieu pourrait toutefois aussi être la nôtre : jusqu’à quand, Seigneur, vas-tu permettre que le mal prospère dans le monde ? Combien de victoires le péché doit-il encore remporter avant que tu ne nous en délivres enfin ? Le cri que lance Habacuc vers Dieu est presque une invective, presque un blasphème, comme s’il disait au Seigneur : « bouge-toi, par pitié ! » ...